Le service du CARAH

Un bilan environnemental d’une exploitation est un exercice complexe. Le Service Economie Information du CARAH est là pour vous aider grâce à ses agronomes experts en comptabilité de gestion, et également formés à l’usage de la plateforme DECIDE.

Source: https://www.decide.cra.wallonie.be/fr

Contexte

Selon les experts du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’évolution du Climat), depuis 1900 les températures à la surface du globe ont déjà augmenté de 1,1C°. Ce phénomène est causé sans équivoque par les activités humaines et principalement par les émissions de gaz à effet de serre. Bien que nécessaire à la vie sur notre planète, les gaz à effet de serre n’ont cessé d’augmenter depuis la révolution industrielle. Les concentrations atteintes actuellement (410 ppm – part par million, en 2019) n’ont jamais été atteintes au cours des deux derniers millions d’années.

Cette augmentation globale de la température occasionne des changements rapides et généralisés au sein de l’atmosphère, des océans, de la biosphère (partie de la planète où de la vie s’est développée) et de la cryosphère (zones glacières de la planète). Ces changements rapides ont des impacts sur la biodiversité, les océans, les écosystèmes, le climat, les systèmes agricoles… et avec eux des préjudices socio-économiques indéniables.

En fonction des scénarios d’évolution des émissions de gaz à effet de serre, les perspectives d’agriculture sous nos latitudes seront plus ou moins chamboulées. Avec des niveaux d’émissions contrôlées, l’agriculture que l’on connaît pourra se maintenir en s’adaptant. Par contre, avec des niveaux d’émissions non contrôlées et en constante augmentation, la perspective s’annonce désastreuse pour les systèmes agricoles mais pas seulement. Si nous voulons limiter le réchauffement mondial autour de 1,5 °C, il nous faudra faire des efforts conséquents. D’ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre devront redevenir inférieures d’environ 45 % à celles de 2010 et d’ici 2050, il ne faudrait plus aucune émission nette.

Mais quels sont ces gaz à effet de serre (GES) et quelles sont leurs sources ?

Le plus connu est le dioxyde de carbone (CO2) qui est le résultat de la réaction de combustion de tous combustibles fossiles c’est-à-dire qui contiennent du carbone. Il est l’unité de référence, les autres gaz sont convertis en équivalent CO2 (CO2eq). Le méthane (CH4) est notamment le résultat de la fermentation de matière organique. Le protoxyde d’azote (N2O) est directement lié à l’usage de produits azotés et à leur fabrication. Les gaz fluorés sont quant à eux utilisés dans les processus de réfrigération.

En quoi est concernée l’agriculture ?

La réduction des gaz à effet de serre trouvera ses solutions dans les réponses individuelles et collectives de la société. Selon l’AWAC, en 2021, l’agriculture wallonne était responsable de 13% des gaz à effet de serre. Un peu moins de la moitié de ces émissions sont émises sous forme de CH4 (45%), une autre petite moitié sous forme de N2O (45%) et les 10% restants sous forme de CO2. En Wallonie, la réduction envisagée pour le secteur agricole dans le Plan Air Climat Energie (PACE) 2030 est de 30% des émissions de GES par rapport à 2005.

L’outil DECIDE – Un outil pour l’agriculture et le climat

Avant de pouvoir réduire, il faut savoir à quel niveau d’émissions se situent les exploitations agricoles. Mes pratiques sont-elles favorables ou non, quels sont mes points forts et mes points faibles ?
L’outil DECIDE a été développé dans l’objectif de pouvoir évaluer les émissions des exploitations agricoles wallonnes afin de mieux comprendre leur impact.
Cet outil se base sur l’analyse du cycle de vie des produits. C’est-à-dire que l’ensemble des émissions générées pour la production des intrants et pour les activités nécessaires à la production de la spéculation sont comptabilisées. Par exemple, pour le calcul des émissions d’une tonne de blé, l’ensemble des émissions pour la production des engrais, des produits de protection des plantes, de la consommation de carburant pour les travaux vont être prises en considération.
L’ensemble de ces données sont introduites dans l’outil DECIDE disponible sur Internet et les calculs d’émissions se font automatiquement. Les résultats du bilan sont fournis par ha, par kg de produits vendus ou par litre de lait vendu.